Le Compte Rendu de cette belle journée de Novembre, par Philippe G. (ndlr : merci à lui) :
Pour ce 3ème CPM, malgré le café et le thé chaud accompagné de quelques congolais (je n’ai pas dit sénégalais !) sur notre lieu d’exercice presqu’habituel maintenant, il semble que la fraîcheur matinale aie arrêté quelques participants ….à moins que les emplois du temps se soient bousculés à l’occasion de ce week end du 11novembre. Point de guerre de position, mais juste une lutte perpétuelle avec mon embrayage et mes gaz pour trouver le non moins célèbre point de patinage dans le cercle de 4 m !(il faudra encore quelques CPM pour y arriver détendu…et sans mettre le pied à terre !) Nos 3 formateurs, toujours au taquet, prennent donc soin de guider notre regard toujours au loin (surtout ne pas regarder le sol, ni les plots !).
Ils nous invitent même à rester détendu…et à libérer le haut du corps ! Plus facile à dire qu’à faire ! Même si chacun doit s’approprier l’exercice, il reste, de ce que j’ai retenu, la nécessité d’avoir toujours 90° d’avance avec son regard par rapport à sa position. Nous voici donc arrivant, après le montage ingénieux d’Eric à faire breveter auprès de la CASIM France, au supplice de la planche. Il consiste à franchir un trottoir au ralenti puis à redémarrer en tournant aussitôt tel un demi-tour…que nous devons boucler plusieurs fois avant de slalomer entre quelques plots placé judicieusement par nos 3 comparses. Sans pitié pour nos embrayages et histoire d’être à la hauteur et digne de nos formateurs (ils sont donc 3 contre 2 stagiaires en ce petit matin ; inutile de vous dire que la lutte est inégale !), nous voici, avec Bruno, transpirant de concentration pour braver les obstacles. Heureusement après quelques essais par Cédric, nous nous voyons octroyer quelques dizaines de centimètres supplémentaires sur les côtés des 2 carrés opposés et séparés d’une porte dans lesquels nous devons évoluer avant d’achever l’exercice dans un couloir de plots de 40 cm, presque une tranchée ! Chemin faisant, nous achevons la matinée par des exercices de freinage à quelques encablures (d’embrayage)….de notre site d’entraînement plateau. Le nécessaire moment de théorie, nous permet de faire émerger nos représentations comme souvent incomplètes et parfois même erronées.
Nous retiendrons donc les étapes suivantes dans le freinage dégressif (qui est resté ce matin un freinage normal tel un feu passant subitement au rouge) :
a) Lâcher les gaz et verrouiller les 6 points habituels tout en restant souple du haut du corps,
b) Conserver un regard vers le lointain droit devant soi, pour une trajectoire rectiligne,
c) Freinage du frein arrière en dosant (il ne s’agit pas de bloquer la roue de suite quand on ne possède pas d’ABS). Le regard lointain permet de conserver une trajectoire rectiligne si la roue se bloquait et que nous soyons amenés à glisser.
d) Freinage du frein avant à un, deux ou trois doigts selon les écoles, en dosant pour ne pas bloquer la roue.
Des essais s’ensuivent afin de freiner dans une zone délimitée (afin de s’arrêter précisément entre deux plots) après avoir atteint une vitesse de 50 km/h, avec tantôt juste le frein arrière, puis le uniquement le frein avant pour terminer avec le couplage frein arrière/frein avant.
Les réflexes habituels rendent les exercices parfois délicats mais s’avèrent nécessaires pour comprendre conscience du comportement de sa moto, et à l’occasion augmenter son capital confiance pour davantage de souplesse sur la route en circulation. Midi sonnant nous fuyons le restaurant de l’Arche pour gagner une brasserie sur la place de Ressons sur Matz où une monumentale choucroute (que certains n’achevèrent même pas ; nous tairons les noms pour cette fois ci !) agrémente nos discussions privilégiées avec Eric et Cédric.
Nous aurions pu conseiller l’exercice de la porte à la serveuse, stratégie d’évitement aussi pour les cafés que nous enfilons avant de chevaucher nos machines pour une mise en pratique des deux derniers CPM.
Sillonnant la campagne repérée préalablement par Eric, nous enfilons avec joie et confiance, en quinconce, les virages de ces routes automnales, évitant de ci de là, feuilles mortes, sac plastiques ou 4X4 en milieu de chaussée.
Un arrêt en milieu de balade, permet de reposer (et même de poser pour ma part !) les consignes de route en groupe, où chacun a son rôle à jouer à l’aide du « suiveur/meneur » et du « fermeur ».
En clair surveiller dans son rétroviseur toujours l’état des troupes derrière nous en n’hésitant pas à s’arrêter pour attendre après s’être mis en sécurité. Seul le « meneur » étant habilité à faire demi-tour pour rassembler le groupe. Il est clair que cet exercice n’est pas anodin pour ne pas « s’endormir au guidon » hypnotisé par le feu arrière de celui que nous suivons.
Le rôle délicat du meneur étant de conserver une allure qui évitera une trop grande élasticité du groupe, rendant le rôle du « fermeur » délicat parfois si l’allure est trop rapide. Encore une bonne journée privilégiée pour Bruno et moi, qui avons pu profiter de la disponibilité et de toute l’attention de nos 3 formateurs.
Un très grand merci à eux pour cette implication et cette patience !
Souhaitons qu’au sortir de l’hiver, les troupes se recomposent pour un nouveau CPM en extérieur plein de joie et de bonne humeur comme à l’accoutumée !
Voici donc venu l’heure des CPM en salle pour quelques éléments théoriques nécessaires à une bonne formation du motard.
Bonne route à tous et à bientôt,
Le Pt’it cube !
En sus, une petite vidéo pour ceux et celles qui regrettent de ne pas être venus